
Tirage argentique Lambda contre-collé et plastifié sur aluminium ( Dibond ) châssis bois.
Format : 150x100 cm
Edition limitée à 10 exemplaires numérotés et signés
Série Forêts :
Parce qu’elles sont les piliers d’un écosystème en juste équilibre, d’une forme d’harmonie de la création et des êtres qui la peuplent, les forêts et leur défiguration multiforme se sont élevées depuis quelques décennies au rang de hérauts tristement célèbres d’un progrès trop téméraire, d’une logique globalisée qui défie les logiques fondamentales.La forêt porte aujourd’hui en elle les valeurs douloureusement antinomiques du sublime et de l’atroce, de l’espérance et de la fatalité, de l’immuable et du fragile enfin. C’est à ces espaces que l’on saignent, que l’on défigurent sans répit et qui pourtant jamais ne jugent ou ne protestent, qu'Arnaud Meyer a voulu rendre hommage. Nulle représentation du saccage à l’oeuvre, nulle description du bruit et de la fureur qui chaque seconde font disparaître l’équivalent d’un terrain de football de ces sanctuaires millénaires, la démarche n’est en aucun cas un combat. Comme découragée d’avance par la fatalité des agissements, l’absurdité des logiques en mouvement et l’ampleur du mal à combattre, l’oeuvre photographique semble préférer au désespoir d’un duel perdu d’avance une forme de retour en arrière, de recalage de la réflexion sur ce qu’elle a de plus fondamental. Recherche de refuge, d’une bulle d’espace temps suspendu dans le ce qui reste d’intact et de sublime, Arnaud Meyer nous replonge comme pour une dernière fois dans les origines d’un monde de silence et d’attente, d’un univers où l’environnement n’est pas esclave servile ou ennemi à mettre au pas mais simple lieu de vie. La forêt comme espace triplement méditatif, contemplatif et introspectif donc, pour une dernière bouffée d’oxygène avant l’aphasie totale et l’arrivée des craquements sinistres, prolégomènes d’une fatalité annoncée.